On vous raconte ici notre navigation de plusieurs jours, plutôt mouvementée, entre les cays du Bélize où nous avons fait quelques stops et le Panama (arrivée à Bocas del Toro). Trop de vent, pas assez, trop souvent de face, vagues énormes , calme plat, on a un peu tout expérimenté. On avait tellement hâte que ça se termine !
Départ de Glover’s Reef au Bélize, un lagon au large du pays où nous sommes restés quelques jours (ancrés sous Southwest Cay). Nous avons pu profiter du wifi d’un bar de l’île pour télécharger les gribs météo les plus récents possible. Rassurés car les conditions sont plutôt favorables pour notre trajet, on part confiant à l’aube vers notre prochaine destination : le Panama !
Grand détour pour éviter les risques
Au début, comme prévu, le vent souffle du nord à 15 nœuds. On file au près à une allure convenable, bien que les vagues qui se lèvent nous ralentissent. Nous sommes obligés de monter au nord-est, pour s’éloigner de la côte du Honduras et de sa menace des pirates. Car le Honduras et son voisin, le Nicaragua, n’ont pas très bonne réputation en ce moment, à terre comme en mer. Sur internet, Noonsite et autres rapportent plusieurs tentatives d’abordages et actes de pirateries ces dernières années dans leurs eaux. Il faut donc prendre au large dans le golfe du Honduras, pour virer vers le sud ensuite tout en restant loin des côtes du Nicaragua. Nous avons entendu dire que pour être tranquille, il faudrait naviguer dans la zone des 1000 m de profondeur, au-delà de tous les bancs répertoriés, mais quelle perte de temps ! Mais bon, qu’est-ce qu’un jour ou deux de plus en mer face à de tels risques…
Notre route à suivre est donc envisagée sur la carte, le problème, ce sont les conditions météo qui se rebellent. Le vent monte, s’établit à 25 nœuds avec rafales à 30 voire plus. Au près, ce n’est plus confortable du tout, ça devient même stressant ! Les vagues grossissent, au moins 5 m de creux, on peine à avancer. C’est beaucoup plus que ce qu’annonçait nos gribs ! Évidemment, je ne résiste pas longtemps, le mal de mer arrive violemment et je ne peux rien avaler de la journée. J’ai mal au ventre, je tombe de fatigue mais j’arrive quand même à surveiller tant bien que mal pendant mes quarts. Assise dans la descente, quasi-trempée, car la pluie ne nous épargne pas non plus… C’est de là que j’aperçois notre filet arrière, accroché sous les panneaux solaires, se déchirer en deux ! Adieu ananas, pommes, noix de coco ! Tout tombe à l’eau trop vite pour être récupérer.
Les mauvaises nouvelles s’enchaînent…
Damien assure les manœuvres, il réduit la toile au maximum, deux ris trinquette. Les vagues nous percutent de plus en plus, il vient alors m’annoncer que sous la pression de l’eau, les bouts qui retenaient notre planche de surf (en mousse) l’ont quasiment traversée de part en part ! Mais pourquoi nous n’avons pas pensé à la rentrer plutôt qu’à la laisser sur les filières ?
Comme si ça ne suffisait pas, nos tanks à eau fuient par leurs bouchons, à cause de l’inclinaison du bateau. Résultat, ça remplit les cales, qui ne se vident pas avec la pompe automatique car nous gîtons trop. L’eau salée s’infiltre aussi par la descente, suite aux nombreuses vagues et éclaboussures sur le pont. Damien tente d’éponger, à genoux, à l’intérieur (ce qui ne l’aide pas à se sentir en pleine forme), mais les planchers deviennent de vrais patinoires, collants et sales…
Le temps reste si menaçant qu’on hésite : continuer ou prendre la fuite vers notre seul échappatoire, les Îles de la Baie ? Je vous en ai parlé dans notre précédent article « « , j’ai des à priori sur ces îles honduriennes, soit-disant sûres mais où les vols sont tout de même courants…
Alors on tente le coup, on essaie de tenir, ça passe ou ça casse… Eh bien, ça casse en fait ! Dans un grand fracas, la trinquette s’envole en l’air, arrachant avec elle un bout du pont de l’avant du bateau ! Plus surpris qu’apeurés sur le coup, on se dépêche de ramener la voile à l’intérieur du cockpit et de sécuriser l’ensemble. Là, plus le choix, il faut s’abriter ! Nous n’avons pas envie d’abîmer plus notre voilier et de tenter le coup génois enroulé.
Stop d’urgence à Guanaja
Cap sur Guanaja, au sud, la plus à l’est des trois Îles de la Baie. Damien peste car ça nous fait perdre au moins 30 milles, dans la mauvaise direction. Tant pis, ce n’est pas grand-chose sur toute notre navigation. Nous sommes désormais vent arrière, comme magie, tout paraît plus calme. Même si c’est un effet d’orientation, le vent semble apaisé, seules les vagues ressemblent toujours à des montagnes. Mais maintenant, elles nous poussent au moins dans le bon sens !
J’appréhende un peu notre arrivée, à la fois soulagée de pouvoir faire une pause mais soucieuse de ce qu’on peut y trouver. Ça y est, on voit la terre, on se sent un peu sauvé quand même ! On opte pour un mouillage au sud, The Bight, derrière les cays et la barrière de corail, où on aperçoit quelques mâts au loin. Bon, on ne sera pas seuls, c’est déjà ça.
Une fois l’ancre au fond de l’eau, on évalue au calme les dégâts. Pas si méchants que ça finalement ! Le trou dans le pont se situe en amont de la baille à mouillage et ne mesure qu’une petite dizaine de cm. Ce sera assez facile à réparer avec les bons produits (epoxy, contreplaqué, fibre de verre, etc.). En fait, c’est la vis prise sur l’étrave, retenant la cadène d’attache de la trinquette, qui s’est cassée. L’installation était faite maison, il n’y a pas de trinquette à l’origine sur notre Océanis 390. Il suffira de renforcer le système une fois le pont consolidé.
On prend donc le temps de se reposer, de ranger et nettoyer le bateau, sans débarquer à terre. On ne compte pas faire de clearance ici, on fait plutôt profil bas. L’île à la végétation dense est impressionnante, les reliefs sont hauts, elle est couverte de conifères en altitude et de palmiers sur ses rivages. On en profitera pas, c’est peut-être une erreur mais nous avons un autre objectif pour le moment, atteindre (enfin) Bocas del Toro !
Note : Pas de souci sur cette île au final, même si je guettais la nuit chaque bruit suspect, en ayant peur que quelqu’un monte à bord ! Un voilier voisin est venu nous saluer (ça fait du bien de reparler à du monde dans ces moments-là) pour nous rassurer sur le mouillage, il est venu plusieurs fois sans aucun problème.
Quelle chance au final d’avoir été si proches d’un bout de terre ! Je ne sais pas comment nous aurions fait si nous n’avions pas pu nous arrêter…
Retour offshore, où le vent joue les capricieux
Retour en mer, non sans quelques appréhensions. Cette fois-ci, la surface de l’eau est calme, le vent faible, dans la direction opposée, a suffit à aplatir les vagues et la houle. Obligés d’allumer le moteur pour les premiers milles vers le nord-est.
Le vent jouera ainsi avec nous tout le reste de notre périple… Jamais conforme à nos prévisions, il sera souvent trop faible et souvent face à nous, nous obligeant à rester au près et parfois à allumer le moteur. Le seul point positif, c’est que les vagues resteront raisonnables !
On croise deux dernières îles honduriennes sur la route, les Santanilla. Coup de stress, on entend alors parler espagnol à la VHF. Or, quand j’avais lu un blog sur une tentative d’abordage par des pirates, ils s’étaient mis à parler à la VHF avant d’approcher le voilier concerné… Il n’en faut pas plus pour nous mettre sur nos gardes, surveiller l’horizon et se mordre les doigts de passer si proche de l’île (environ 4 milles). Au final, c’est stupide, si on devait stresser à chaque fois que quelqu’un utilise la VHF, canal 16 en plus ! Une activité plutôt banale en mer et proche des côtes ! Mieux vaut prévenir que guérir, mais ne pas trop se monter la tête avec ce qu’on lit, c’est bien aussi…
Une fois au large de la corne du Honduras, on commence à virer au sud. Vient la question du chemin à prendre, jusqu’où irons-nous pour nous éloigner des menaces ? Le vent nous impose sa volonté, quasiment de face et si faible, il nous oblige à utiliser le moteur. On croit même à une blague, ça en devient ironique, comme si le vent suivait le nez de notre voilier. Comment peut-il venir du sud-est maintenant ? Et les alizés ?
Damien déteste naviguer au diesel et refuse une trop longue distance ainsi. On opte pour un compromis, on se dirige dans le canal de 12 milles de large, entre deux bancs de sable moins profonds : Rosalind Bank et Thunder Knoll. Est-ce que ce sera suffisamment loin des côtes ? On guette, de jour comme de nuit, une possible activité à l’horizon. Seuls quelques rares cargos viendront troubler notre avancée.
Note : Évidemment, ils ne sont sur route de collision que la nuit, ce serait trop simple. Mais soit nous bougeons, soit eux changent leur trajectoire, ce n’est pas très difficile à gérer.
Une nuit pourtant, des lumières au loin nous inquiètent. On surveille à deux, tendus, aux jumelles. D’un côté, un amas de lumières colorées, vives, et de l’autre, un seul point rouge sur l’eau. C’est quoi ? Un pêcheur ? Autre chose ? La lune est quasi-pleine, une bénédiction en temps normal, car elle illumine la nuit et sa présence est rassurante. Or là, on voudrait être le plus invisible possible ! Depuis le début, nous naviguons sans nos feux (un autre des conseils dans la zone) mais nos voiles brillent sous les rayons lunaires… L’AIS s’active, il reçoit enfin le signal du navire, qui s’avère en fait être un remorqueur (les lumières vives) tirant quelque chose (le point rouge). Ouf, on soupire de soulagement!;)
Quand le doute s’installe…
Rien d’autre à signaler durant les jours qui suivirent. Excepté ce vent toujours aussi surprenant et capricieux. Je ne me suis pas vraiment remise de mon mal de mer du début, encore sonnée et stressée par cette navigation… Damien, patient et courageux (vraiment!) s’occupe des principales activités du bord. Désormais, on attend désespérément la fin du voyage, l’arrivée. L’envie et la motivation s’amenuisent, on en vient à douter même de la suite. Comment envisager 30 jours de mer sur l’océan Pacifique quand on n’arrive pas à supporter cette semaine ici ?
Ce dernier voyage reste long, ennuyeux, dur pour le moral comme pour le physique. Difficile d’imaginer que pendant notre transatlantique, nous pêchions, faisions des crêpes, des pizzas, jouions aux jeux de société ! C’est donc possible, allez, il faut se raccrocher à cette idée !
Note : Un autre stop sur notre route était possible, quelques 200 milles avant le Panama. Il s’agissait de deux îles appartenant à la Colombie, Providencia et San Andrès, situées au large du Nicaragua. On aurait peut-être pu s’y arrêter une nuit pour se reposer, mais pas plus car la clearance sur place est horriblement chère ! Ce serait dans les 150$US pour 5 jours, quelque chose comme ça… Et apparemment, les autorités viennent aussitôt te voir sur le bateau pour s’assurer que tu remplis bien les formalités ! On s’est donc motivé à continuer, mais c’était toujours rassurant de savoir qu’un arrêt était possible sur le trajet.
Arrivée sous la lune au Panama, à Bocas del Toro
Il nous reste moins de 100 milles vers notre ultime but, on approche du but. Zéro vent, il nous a complètement abandonné à notre triste sort, celui-là ! La mer est si plate, sans une ride, qu’on dirait un lac. C’est donc sous moteur (ça ne doit pas être commun quand même dans la région) que nous terminerons cette aventure !
Tentative de pêche de dernière minute
Dernier jour alors Damien lance sa traîne. On avait aucune envie de poissons les jours précédents, mais ce serait sympa d’en attraper pour les fêtes de fin d’année à venir. Tiens, ça mord ! Et c’est une grosse prise ! Une énorme dorade coryphène, aux reflets de bleu et vert intenses, est accrochée à notre hameçon. On s’y met à deux pour la remonter, elle se débat dans tous les sens, elle paraît gigantesque ! Ce sera trop pour le fil de pêche, un dernier saut proche de la jupe du bateau et il se casse net… Notre repas s’enfuit, un piercing dans la mâchoire. Elle l’aura mérité, elle se sera bien battue ! Damien n’est pas même déçu, tellement impressionné par la taille de cette dorade:)
Mouillage à Bastimentos
Il y a une chance sur deux d’arriver de jour ou de nuit, car les deux durent 12h sous ces faibles latitudes. Bien sûr, pour nous, ce sera de nuit ! On étudie nos cartes, bien détaillées, il ne semble par y avoir de souci à l’approche de Bocas del Toro, au Panama. C’est un archipel d’îles assez grandes, proches du pays, regorgeant de mouillages un peu partout.
Cette fois-ci, la lumière de la lune est appréciée, on y voit clair pour s’ancrer dans le premier mouillage, Bastimentos, même à 2h30 du matin. Enfin, nous sommes arrivés !! On peut souffler, se reposer, et profiter de ce nouveau pays où nous allons passer les semaines à venir.
En tentant de laisser derrière nous ces jours passés en mer, peu plaisants et peu mémorables. Qui resteront à peine dans nos souvenirs d’ailleurs ! C’est fou comme on oublie vite ce genre de navigation, une fois arrivés et passés plusieurs jours. Comme si le corps et l’esprit voulaient se débarrasser au plus vite de ces épreuves peu agréables, pour ne garder que les bons côtés:) Heureusement, sinon, comment avoir envie de recommencer ?
Maintenant, il faut en effet se remotiver pour la suite, nos aventures sont loin d’être terminées. Noël approche, un bon moment pour se faire un petit bilan et penser au futur. A t-on toujours, tous les deux, la volonté de continuer ? De traverser un nouvel océan ? D’aller jusqu’en Polynésie ? De grandes discussions s’annoncent, pour rester réalistes tout en donnant sa chance à nos rêves, encore.
Vivre son rêve comme nous le faisons, ce n’est pas facile tous les jours, contrairement à ce qu’on peut penser. Ce n’est pas rose et pailletée chaque jour, il y a des hauts et des bas sur un voyage tel que le nôtre, sur un voilier où tout est différent d’une vie à terre. Le quotidien nous rattrape parfois, nous décourage, quand des choses à bord cassent ou tombent en panne, quand une corvée pourtant simple prend trop de temps, quand on est bloqué par la météo, etc.
C’est pour ça qu’on se motive à voir plus loin, à se raccrocher à nos rêves ! On ne peut pas abandonner, si proches du but, si proches des îles du Pacifique. En plus des Antilles, que nous avons adorées, c’est aussi pour ça qu’on est parti, on veut les atteindre ces mythiques archipels polynésiens, par nos propres moyens, avec notre propre petit voilier. Trop bête de tout laisser tomber, pour quelques jours de mer si vite oubliés, pour quelques désagréments si vite réparés. Alors, on va continuer, le passer ce fichu canal, naviguer cet océan, traverser l’équateur en pleine mer et profiter à fond de l’autre côté ! Mais avant, nous avons à découvrir Bocas del Toro et ses environs, sans oublier l’archipel immanquable des San Blas non loin !:)
Note : Nous avons mouillés en face de Bocas Town, la ville principale de l’archipel, le lendemain de notre arrivée dans les parages. Quel plaisir de retrouver alors des connaissances du Rio Dulce, le catamaran Maple et sa famille canadienne si sympathique ! Ils nous ont bien conseillé pour la clearance locale. Après avoir discuté avec eux d’ailleurs, on s’est rendu compte qu’on est passé bien loin des côtes du Honduras et du Nicaragua, au moins 150 milles pour nous. Quand eux ont navigué dans les 80 milles au large environ, croisant pas mal de pêcheurs ! Je n’aurais pas aimé, tant mieux que nous ayons choisi de passer si loin, même si ça nous a ajouté de la route…
Bon je vais me préparer psychologiquement en espèrent ne pas être soumis à te tels désagréments lors de ma navigation. On se retrouve au Panama début février. Reposez vous, vous l’avez bien mérité.
J’avoue que notre récit ne donne pas forcément envie mais je suis sûre que tout va bien se passer pour toi ! 🙂 on te souhaite une très bonne navigation et on se retrouve au Panama !!
Allez les enfants, ne vous découragez pas !! pensez à nous qui aimons tant vous suivre 🙂
Bonne année à vous , pleine de beaux paysages et de belles aventures.
Pour nous ce sera perfectionnement, stage de voile peut être le permis en attendant mieux
Amitiés et bises
Merci, ça fait plaisir d’être encouragés 🙂 on tient le coup, on profite bien désormais du Panama. Très bonne année à vous aussi et bon stage de voile 🙂
Bises
Coucou,
Une bonne et heureuse année à vous deux. Nous vous souhaitons de belles navigations et découvertes vers la Polynésie. Ne lâchez pas vos rêves et un grand merci pour ces superbes récits. Patrick nous a concocté un homard inoubliable pour le réveillon où ils étaient très élégants ……😋😂
Bon vent.
Nous vous embrassons
Francis et Maryse
Coucou,
Bonne année à vous aussi ! Le homard de papa devait être au top, c’est toujours au top quand il cuisine ! On va continuer notre voyage encore un peu on dirait 😉 on traversera Panama en Février.
Bisous,
Damien et Anaïs
Belle année à vous deux et tous nos vœux de bonheur
Merci encore de nous faire partager votre aventure
l' »Elise »
Merci beaucoup, bonne année à vous aussi ! On espère pouvoir encore vous partager plein de choses !
Bonjour et merci pour vos aventures et récits associés qui font bien rêver.
Tous mes voeux de bonne et heureuse année, avec une traversėe du pacifique magique et réjouissante à venir.
Bon vent Patrick
Bonjour, merci, très bonne année à vous aussi ! On espère que tout se passera bien sur le prochain océan mais on reste motivé 🙂
Anaïs
que cette nouvelle année vous soit belle et « pacifique »
grosses bises
Coucou,
Bonne année à vous aussi et profitez bien de la belle Guadeloupe. N’hésitez pas à venir faire un tour en Polynésie…
Bisous,
Damien et Anaïs
Bonjour
Bonne et heureuse année et bonne navigation pour 2019
Merci pour tous vos récits toujours intéressants
Amicalement
Gabi
Proprio d’un Oceanis 440 à la retraite depuis peu
Merci beaucoup ! Très bonne année à vous aussi, merci de nous suivre 🙂 Profitez bien de cette nouvelle année avec votre voilier !
Bonne Année et bonne continuation.
L’équipage de « La Pensée »
Merci, bonne année à vous aussi ! 🙂