On est parti tôt de notre petit mouillage de Canouan, pour une navigation à la voile puis au moteur entre les récifs de coraux, afin d’atteindre les Tobago Cays en fin de matinée.
C’est le fouillis dans nos navigations par ici ! On avait déjà fait du cabotage une première fois pour remonter vers la Martinique.
On vire au nord de Mayreau, en suivant des caps bien précis déterminés sur la carte. Il ne s’agirait pas de talonner… Nous remontons presque face au vent jusqu’aux Tobago Cays, ce mini-archipel protégé par plusieurs barrières de corail de la houle du large. Ici, point d’abri pour le vent, on est direct soumis à la force des alizés. On peut peut-être se cacher un peu derrière les deux premières îles : Petit Bateau et Petit Rameau. Quelques bateaux (surtout des catamarans) y sont mouillés pour éviter les rafales. Mais l’intérêt de venir jusqu’ici réside dans le fait de traverser la passe entre les deux îles (il y a 4 m de fond au milieu) et d’aller mouiller derrière, face à la barrière de corail.
Là, le lieu est magique. On en prend plein les yeux ! (Même s’il faut presque les plisser à cause du vent…) On jette l’ancre au sud-ouest de l’îlot Baradal, en amont d’une ceinture de bouées qui délimite une zone de baignade. Tant pis pour les alizés, on fera avec. Ils soufflent toujours forts depuis quelques jours, on avait même hésité à quitter Bequia. Mais on a bien fait, notre ancre va tenir, on a confiance.
La navigation jusqu’ici, avec un stop à Canouan, n’était finalement pas si difficile que ça. Ça soufflait, certes, mais on a vu pire… Puis, on sait que normalement, le vent doit baisser au fur et à mesure des jours qui viennent. Surtout, c’est dimanche aujourd’hui (donc pas encore de bateaux de location sur place), additionné au fait qu’il y a beaucoup de vent, on est bien tranquille ! Quelques catamarans obstinés, un ou deux monocoques, on a quasiment le lagon pour nous tout seul!:)
Vue du sud des Tobago Cays
Un des nombreux récifs à éviter sur le chemin…
Jamesby, un des minuscules îlots !
Des tortues, des tortues !
A peine sommes-nous mouillés que j’aperçois une tortue juste à côté du bateau. Puis, une autre ! Pas une seconde à perdre, hop, on éteint le moteur, Damien plonge sur l’ancre pour vérifier le mouillage puis une fois rassurés, on saute tous à l’eau pour aller observer nos petites voisines. Quel plaisir ! Ici, pas comme à Bequia ni à Canouan, les tortues ne sont pas timides. Elles semblent beaucoup plus habituées à voir des nageurs en masque, palmes et tuba venir les déranger dans leur petite vie tranquille.
Je plonge avec la GoPro et ne me lasse pas de les filmer. Elles sont tellement paisibles, à brouter les algues au fond et à remonter de temps en temps pour respirer à la surface ! On nage doucement, en tentant de ne pas leur faire peur. Mais il en faut plus pour les faire déguerpir… A peine quelques coups de nageoires quand elles nous trouvent trop proches. L’une d’elles viendra même respirer juste à côté de moi !
Mouillés au coeur du lagon…
Coucou toi !
Je suis vraiment fan de ces animaux ! Elles sont gracieuses, délicates, on se sent petit à côté. Finalement, c’est nous qui ne sommes pas à notre place ici, ce sont elles les reines des Tobago Cays. Et même des Caraïbes, car on en rencontre souvent ! Bon, on les a assez embêté comme ça les pauvres, laissons-les manger. Remontons à bord nous préparer nous aussi notre déjeuner !
Kitesurf sur l’eau turquoise
Ce sera sans Damien qui préfère sauter son repas pour filer faire du kitesurf sur le lagon. Les conditions y sont idéales, un vent constant, la houle cassée par les barrières successives de corail, et une petite langue de sable blanc au sud de Baradal pour accoster en annexe et gréer le matériel. Que demander de plus ? Grégoire et moi décidons d’aller nager jusqu’à cette fameuse petite plage. Le sable y est tellement beau, on est vraiment sur une petite île paradisiaque !
On aperçoit les kites derrière les catas !
Montée en haut de Baradal
on se sent comme des explorateurs !
Nous revenons sur Baradal en fin de journée en annexe et tongs, pour faire le tour à pied de la toute petite île. Ça monte un peu et on a une jolie vue sur l’ensemble des Tobago Cays. Au loin à l’est, l’océan Atlantique, séparé de nous par trois barrières de corail : Egg Reef, Horseshoe Reef et Worlds End Reef. Tellement évocateur, ce nom de bout du monde. On se croirait vraiment à la fin de tout ici, comme si derrière les vagues de la houle qui se cassent sur le récif, il y avait un autre monde !
Puis, quand on regarde vers le sud-est, on la voit. La dernière petite île, un peu plus éloignée, plus inaccessible encore que les quatre autres. A l’extérieur des barrières de corail, protégée par son propre récif. Petit Tabac. Ce nom ne vous dit sans doute rien, pourtant cette île est connue et est même une star en son genre.
« Jack, Jack, n’as-tu rien remarqué ? C’est le misérable îlot dont nous t’avons fait gouverneur lors de notre dernier voyage ! »
Eh oui, c’est bien l’île où Jack Sparrow et Elisabeth Swan s’échouent après avoir été jeté par dessus-bord par le capitaine Barbossa, dans le premier volet de Pirates des Caraïbes.
On aperçoit deux ou trois bateaux mouillés près d’elle, et quelques personnes au loin sur sa plage. Mais à cet instant, je ne sais pas encore si nous-même allons nous y rendre…
Le lendemain matin, après une nuit un peu agitée à cause du vent et de Manwë qui tirait des bords sur son ancre, ça s’est un peu calmé. Le mouillage se remplit peu à peu. Damien repart faire du kitesurf devant les bateaux, sur le lagon. Nous restons tranquillement mon frère et moi à bord pendant ce temps, bouquinant, paressant et photographiant les tortues qui sortent de l’eau autour de nous. C’est vraiment ça les vacances !
Plongée sur la barrière de corail
L’après-midi, nous filons en annexe vers la barrière, attrapant une petite bouée rouge en amont du reef. Il y en a plein pour permettre de plonger sur le corail. Damien laisse les palmes à Grégoire, nous n’en avons que deux paires à bord. Il faut être bien à l’aise dans l’eau ici, le courant est fort, il faut éviter de se laisser emporter et de se cogner contre un rocher ou un corail. Mais les fonds sont superbes ! Le corail se détache sur le sable blanc, illuminé par les rayons du soleil, dans moins de 2m de fond. Les poissons sont bien là, multicolores, et surtout plus gros que la moyenne ! Comme il est interdit de pêcher dans les Grenadines, ils s’en donnent à cœur joie pour s’épanouir !
Le soir, c’est tout aussi joli !
Grégoire, prêt à prendre l’apéro au milieu du lagon…
Apéritif sur un bateau voisin : Villekulla
En début de soirée, de retour sur le bateau, on entend tout à coup un cri venant de nulle part, ressemblant à un vague « Hello ». On cherche, ah tiens, ça vient de l’échelle, un nageur y est accroché et tente de nous parler. Il est Norvégien et nous invite pour boire un verre et partager des pizzas sur le bateau voisin. Aussitôt dit, quasiment aussitôt fait ! Nous faisons alors connaissance avec un jeune couple de Norvégiens, Ivar & Helle, et un de leurs amis venus passer quelques jours en vacances. Leur bateau Villekulla a fière allure, c’est un ketch en acier, rempli de bric à brac mais plutôt confortable. Ce n’est pas ce qu’on aurait choisi, mais ça a un certain charme. Leur projet est de boucler le tour de l’Atlantique en un an. La soirée est très sympathique, a tenter d’assurer en anglais face à eux qui sont presque bilingues. On finit par des jeux de société qu’eux-mêmes nous traduisent du norvégien, un gros bazar plutôt marrant !
par Anaïs, thank you for your blog post.Really thank you! Awesome.
You’re welcome ! 🙂
Si le paradis existe j’espère qu’il ressemble à ça lol. C’est vraiment magnifique cette eau turquoise, on meurt d’envie de se jeter à l’eau rien qu’en regardant la photo. Mais c’est vrai que je serais très curieuse de voir les photos que vous avez prises des tortues et de la barrière de corail. Quand je pense que moi je me coltine un bon vieux rhume halala. Y’en a qui ont de la chance.
Merci ! Oui c’était vraiment super beau ! On a ajouté une petite vidéo à l’article 🙂 J’espère que la vague de froid en France ne va pas s’éterniser…
Haaaaaa! (cri strident façon jeune débile devant Justin Bieber) J’adore! Avec les tortues on se croirait dans Nemo. (Meuh non je ne suis pas gaga n’importe quoi.)
Oui c’est clair ! D’ailleurs on s’est regardé le film peu de temps après 😀 ça me faisait aussi trop penser à ça. Bon courage pour ton rhume, j’espère qu’il ne fait pas trop froid en Normandie…