Jeudi matin. Cela fait déjà quelques jours que nous suivons avec attention l’avancée des parents de Damien sur leur traversée de l’Atlantique. Partis début janvier des îles Canaries, sur le bateau d’un ami, Méridienne, ils doivent nous rejoindre ici au Marin pour passer un peu de temps tous ensemble en Martinique.
Malheureusement, les mauvaises conditions météo rencontrées leur font prendre du retard… Ils avaient prévu leur arrivée mardi, date correspondant à 15 jours de navigation. Mais depuis les Canaries, il y a pas mal de distance à parcourir ! Pas de vent les premiers jours, des rafales irrégulières pendant la traversée, puis pas de vent vers la fin… Leur date et heure d’arrivée recule un peu plus chaque jour. Ce qui est dommage, c’est que Patrick, le père de Damien, et Morgane, ont leur avion retour dimanche ! On essaiera de profiter ensemble au mieux pendant le temps imparti.
Caravelle : marche dans la mangrove et les palétuviers
Damien, qui a passé plus de la moitié de la journée enfermé dans le bateau la veille pour la révision de notre moteur, a bien envie de s’aérer l’esprit. Il propose d’aller marcher sur la Caravelle, une presqu’île aux promesses de magnifiques paysages sur la côte est de la Martinique. Mais nous n’avons pas le courage non plus d’entamer la grande randonnée qui en fait tout le tour, 4h annoncées !
Face à la mer sur la presqu’île de la Caravelle.
Une fois sur place, on découvre le Château Dubuc, une ancienne sucrerie et distillerie en ruines, qui se visite. On opte donc pour cette balade dans l’Histoire de l’île, avec un audioguide qui nous en apprends plus sur la région et sur cette fameuse propriété.
Damien a beau sourire, ce cachot servait à enfermer les esclaves qui avaient mal agi…
Le soleil écrasant de ce milieu de journée n’aura pas encore raison de notre détermination à marcher un peu sur la presqu’île après cette visite. On s’engage dans la petite randonnée, un circuit d’1h30 à l’ombre de la mangrove. Des panneaux indicateurs le long du chemin permettent d’en savoir plus sur ce milieu naturel plutôt étrange, sur terre et dans l’eau à la fois.
Plongées au rocher du Diamant
Le lendemain, réveil tôt sur le bateau ! Tout le monde est motivé, surtout Morgane, c’est plongée aujourd’hui ! Rdv au ponton de Paradis Plongée à 7h30, près de la marina du Marin. On fait connaissances avec nos deux moniteurs pour la matinée, on choisit notre matériel (nous avons à nous seulement palmes, masques, combinaisons et ordinateurs) et on charge le bateau. Le groupe, 9 plongeurs, sera composé seulement de niveau 2 ou d’Advanced Open Water (l’équivalent en Padi), ce qui nous promet une belle randonnée sous-marine. Plusieurs palanquées seront désignées ensuite sur site, mais on se suivra quasiment pendant les 2 plongées, ne formant parfois qu’un seul grand groupe.
Après avoir mis un peu de temps à récupérer les trois derniers plongeurs, trois Suisses-Allemands, sur leur bateau au milieu du mouillage du Marin (ils ne répondaient pas à la VHF, pas très pratique…), on file à toute allure vers le rocher du Diamant. Quelle chance ! Un arc-en-ciel tombe à ce moment là pile au pied du rocher au loin ! On ne pouvait rêver mieux comme approche !
Une bonne quarantaine de minutes plus tard, on arrive au pied de ce caillou majestueux, dont l’histoire est tout aussi atypique. La monitrice du club nous en conte les détails : les Anglais avaient construits un fort en son sommet (on se demande bien comment ils ont pu tout débarquer!) pour tenter de contrôler la baie de Fort de France. Une garnison serait même restée 17 mois là-haut !
Nous, aujourd’hui, ce qui nous intéresse, c’est ce qu’il y a en dessous de ce gros caillou au milieu de l’eau. Objectif de la première plongée de cette matinée : descendre au fond d’une faille et observer la flore sous-marine, très diversifiée à cet endroit.
On s’équipe dans l’eau, les moniteurs nous ont mis directement les poids dans les poches des stabs. Beaucoup plus agréable qu’une ceinture qui pèse autour de la taille ! Je suis avec Damien, Morgane et la monitrice. On descend doucement, je reprends mes marques, ma petite appréhension habituelle de début de plongée me quitte rapidement. La couleur de l’eau est tellement belle autour de nous et la visibilité époustouflante ! On voit tout, et loin, c’est magnifique. Peu de temps après la descente, on arrive à l’entrée de la faille. Elle n’est pas bien large, pour plus d’aisance, on avance chacun son tour. Quel moment magique ! Quand on relève le nez pour observer les bulles d’air des plongeurs remonter vers la surface, quand on entend la houle résonner en surface et taper tel un vrai coup de canon… ça fait même vibrer la cage thoracique, c’est vraiment impressionnant:)
Rien que pour ça, même si cette faille n’est pas aussi longue qu’on le voudrait, cette plongée vaut le coup. La monitrice s’amuse par la suite à nous faire passer dans des trous dans les roches, c’est le moment de progresser en stabilisation pour ne pas racler les coraux au-dessus ou en-dessous.
On aperçoit bien sûr des poissons tropicaux, grâce à Morgane qui nous avait bien briefé cette semaine, je commence à en reconnaître certains. Et à avoir mes petits préférés ! Le poisson-coffre notamment, avec son allure de petite théière trop mimi, ou le diodon, avec sa grosse bouche et ses yeux globuleux. On dirait un nounours !:)
C’est la fin de notre première plongée : 26 m de profondeur pour 48 minutes sous l’eau. Il est temps de remonter sur le bateau pour une petite pause de 45 min avant de s’attaquer à la deuxième sortie. Cette fois-ci, les moniteurs nous font encore rêver, en nous promettant de croiser de près plusieurs tortues !
Et chose dite, chose faite. On replonge dans l’idée de « balayer » tous ensemble un plateau sous-marin à la recherche des fameuses tortues. Pas besoin de chercher bien longtemps, on tombe très vite sur la star de la région : Paola ! La monitrice nous avait prévenu à l’avance qu’elle était même un peu collante, habituée à voir des plongeurs autour d’elle. A peine arrivés près d’elle, elle nage en effet vers l’un de nous, curieuse, pour redescendre ensuite manger les quelques plantes sur le fond marin. Cela nous permet de tourner autour d’elle pour immortaliser quelques vues.:)
La plongée se continue par la suite en remontant doucement le plateau, croisant une autre tortue, des poissons tropicaux et des murènes. Cette fois-ci, les statistiques sont : 14 m de profondeur pour 54 minutes sous l’eau.
J’espère que nos prochaines plongées, sans doute en Guadeloupe avec Morgane quand nous la retrouverons là-bas, nous permettront de visiter des épaves !
Haaaaa trop bien! (j’ai l’impression de me répéter mais tant pis).