Huahine, île préservée et nature des Îles sous le Vent, à l’ouest de la Polynésie française. Nous y sommes allés deux fois pour le moment ! La première en venant de Moorea avec mes parents à bord. Nous sommes restés 3 jours sur l’île, ancrés dans la baie d’Avea au sud. On vous parle ici de ce mouillage et des différentes activités qu’on peut y faire !
Nous sommes revenus ensuite sur l’île après avoir la visite des autres îles voisines, jusqu’à Maupiti. Cette fois-ci pour y accueillir des amis le temps d’un week-end, ancrés à Port Bourayne, puis pour passer Noël à bord, devant la ville de Fare. On vous parle de ces deux mouillages dans un prochain article.
Accès et caractéristiques du mouillage de la baie d’Avea
La baie d’Avea se situe au sud de l’île de Huahine Iti, GPS 16°48.770 S et 150°59.576 W. Elle est vaste et propice au mouillage, l’ambiance est calme et le décor magnifique.
Note : Nous l’avons déjà expliqué dans notre article « Traversée entre Moorea & Huahine, entre les Îles du vent et les Îles sous le Vent« . Huahine est en fait séparée en son milieu par un pont et forme ainsi deux îles, au nord, Huahine Nui et au sud, Huahine Iti.
On y accède en naviguant sur le lagon depuis les passes Avapehi et Avamoa au nord, qui sont face à la ville de Fare. Un chenal balisé est présent tout du long jusqu’au sud. Attention, juste avant d’arriver dans la baie, il y a quelques coraux même dans le chenal, mieux vaut surveiller lors d’un premier passage. Normalement, ça passe sans souci, en tout cas, pour nous avec nos 1,65 m de tirant d’eau.
La baie est profonde au milieu et proche de la côte, environ une vingtaine de mètres. On peut s’ancrer dans 10 m, proche d’un plateau qui remontent à 2 m de profondeur, le vaste platier / banc de sable qui va jusqu’au récif-barrière.
Quelques charters visitant les Îles sous le Vent viennent mouiller dans la baie pour un ou plusieurs jours, mais il y a de la place pour tout le monde. En fin de haute saison (octobre), nous n’étions pas du tout les uns sur les autres.
On peut accoster en annexe à l’hôtel Le Mahana, situé sur la plage à l’est de la baie. C’est autorisé et très pratique.
Note : Mis à part cet hôtel Le Mahana, dont les bungalows restent encore discrets sur la plage et l’hôtel Royal Huahine, lui avec bungalows sur pilotis, à l’ouest, Huahine reste encore en dehors des circuits d’hôtellerie de luxe et séjours touristiques organisés (comme les lunes de miel). L’hôtellerie reste donc modeste, les gros projets de développement souvent contrecarrés. On peut trouver des pensions et petits hôtels pour se loger à terre ci et là, mais plus discrets et locaux. Un désir de ses habitants qui veulent conserver l’authenticité de leur île, depuis toujours !
Autrefois, c’était face aux conquêtes des chefferies depuis les îles voisines, comme Bora Bora, où Huahine réussissait à garder une certaine indépendance. Puis, face aux Français, contre lesquels elle luttera jusqu’à la signature du protectorat en 1888. L’annexion de l’île ne fut officielle qu’en 1897 et les habitants n’eurent la citoyenneté française qu’en 1946. Ils se sont donc toujours battus pour rester tranquilles !
Points d’intérêts dans le lagon
Le farniente ! Ici, le lieu est vraiment propice pour se détendre au mouillage. Nous n’hésitons pas à mettre le paddle à l’eau pour aller ramer au-dessus du banc de sable, apercevant avec plaisir des belles et gracieuses raies léopards.
Le snorkeling à première vue ne paraît pas des plus intéressants. Le platier n’étant qu’une immense zone de sable et d’eau à faible profondeur. En fait, ce platier est recouvert majoritairement de sable, on y aperçoit peu de coraux. Mais en cherchant un peu, on finit par dénicher une ou deux bouées (pour des bateaux d’excursions) sur cette vaste étendue, vers la pointe sud de l’île.
Et là, surprise ! Les patates ne sont pas extraordinaires mais regorgent d’anémones et on découvre des poissons clowns trop mignons, digne du dessin-animé Le monde de Némo ! On n’en avait encore jamais vu, même après de longs mois en Polynésie française.
Ce mouillage à la surface calme permet aussi à Damien de tester pour la première fois son foil récemment acheté sur Tahiti (d’occasion, hein, ça coûte tellement cher ces équipements là…). Il est plus prudent de faire les premiers essais tracté derrière l’annexe, afin de comprendre comment se lever (et voler!) au-dessus de l’eau. Les tentatives suivantes avec le kitesurf cette fois-ci se feront à Bora Bora, un long moment d’apprentissage avant d’apprivoiser la bête !
Mais ce mouillage n’a pas été pour nous que des bons moments… C’est aussi l’endroit où nous avons perdu notre drone, un DJI MavicAir, un bien beau gadget qui nous avait permis d’immortaliser tant de belles destinations jusqu’ici.
Damien l’a lancé comme à son habitude, chargé à fond, pour survoler la baie et les alentours. J’étais à l’intérieur du bateau quand nous entendons tous un bip-bip strident, euh pas bon signe ça ! En fait, d’un coup, le drone ne reconnaissait plus la batterie, elle est tombée à zéro sans explication.
Le drone s’est donc mis à descendre verticalement, lentement mais sûrement, impossible de le piloter ou même d’enclencher le retour Home !
Aussitôt, j’entends Damien sauter dans l’annexe pour tenter de le récupérer. Je sors à mon tour, attrape masque, palmes et tuba, saute à l’eau et nage de toutes mes forces vers l’endroit où le drone serait supposé atterrir dans la baie. Quand Damien arrive sur place avec l’annexe, à environ 100 m derrière Manwë, il a eu du mal à repérer la position du drone en l’air avant de voir ses pales toucher l’eau au milieu d’éclaboussures. Trop tard, il coule aussitôt !
J’arrive sur les lieux, déjà dans l’eau, mais impossible pour moi de le voir ni de songer à le récupérer, il y a quasiment 20 m de fond ! Damien, lui, est plus endurant en apnée, il plonge, plonge, re-plonge, à la recherche de notre cher drone sans doute déjà bien hors d’usage.
Dépitée, énervée, je ne sers pas à grand-chose, ne pouvant descendre jusqu’au fond. Heureusement, après de multiples essais où il commence à perdre en souffle, Damien finit pas repérer le drone et dans un ultime coup de palmes, le récupère et le remonte à la surface. Improbable, tant la zone s’avérait profonde et grande !
Même si nous avons réussi à le retrouver, évidemment, sa baignade dans l’eau salée aura eu raison de lui. On le renverra via mes parents en métropole, pour essayer un échange ou remboursement. Après tout, c’était un problème technique, pas notre faute ! On vous en dit plus sur notre article « Avec quoi on prend nos photos et vidéos ? ».
Points d’intérêts à terre
Depuis l’hôtel Le Mahana, on peut se promener à pied en empruntant la route vers le sud, vers le village de Parea. Petit village, hein, même juste quelques maisons sur le bord de la route.
On arrive devant l’entrée d’un petit parc joliment fleuri et décoré. Au bout, près du rivage, se trouve le marae royal Anini, un vestige archéologique construit en blocs de corail. On commence à reconnaître leurs formes, après en avoir vu aussi sur l’île de Moorea ou aux Marquises. Mais celui-ci, édifié en l’honneur du dieu polynésien Oro, à la fin du XVIIIème siècle, dispose d’une vue incroyable ! Il fut construit par un ancien grand chef, Ta’aroari’i, qui tentait de réinstaller la religion traditionnelle face à l’apparition grandissante du protestantisme. Quand on vous dit que Huahine s’est toujours battue contre les différents envahisseurs🙂
En revenant sur nos pas vers l’ouest, depuis la route, nous saluons des locaux qui nous indiquent un sentier partant dans les hauteurs avoisinantes. D’après eux, une jolie balade permettrait d’accéder à un point de vue. On n’hésite pas longtemps, empruntant alors ce chemin de terre. Il est visible, côté montagne, mais pas balisé.
Ici, l’avantage du relief de Huahine Iti, c’est qu’il n’est pas très prononcé. On n’est donc pas très effrayés à l’idée de grimper un peu pour découvrir un beau panorama. Cette (assez) courte promenade nous amène à un joli et amusant jardin, aménagé en hauteur et décoré avec soin.
On a déjà fait un petit aparté sur la navigation chez les anciens Polynésiens, dans notre article « Traversée entre Moorea & Huahine, entre les Îles du Vent et les Îles sous le Vent », expliquant alors qu’ils se repéraient (entre autres) grâce aux amas de nuages formés sur l’horizon, qui pouvaient indiquer la présence d’une île. Ça se vérifie avec cette photo, où on imagine bien Tahiti et Moorea au loin, pile dans cette direction vers le sud-est ! Pourtant à une petite centaine de milles !
On a beaucoup apprécié ce mouillage agréable et tranquille qu’est la baie d’Avea, en prenant ces quelques moments de repos et de détente avec mes parents. C’est aussi ça la vie en voilier, il ne faut pas négliger cet état d’esprit et ce mode de voyage, si paisible, juste à profiter du temps qui passe.
Mais le séjour de ma famille avance. Si on veut découvrir un maximum de cette belle île avec eux, il va falloir mettre les bouchées doubles ! Quoi de mieux pour ça que de louer un scooter ? C’est le moyen de transport idéal pour faire le tour de l’île sur une journée et pouvoir s’arrêter comme on veut !
BEL ARTICLE ET TRES BELLES PHOTOS
Merci !
Reportage très intéressant, non seulement vous donnez des conseils pour un bon atterrissage mais en plus vous donnez des informations touristiques personnalisées, c’est vraiment chouette, ça fait rêver en attendant le grand départ …
Bonne continuation
Patrick
Merci beaucoup !
bonjour
toujours aussi plaisant de lire vos articles
on s’y croirait presque
en France le corona sévi et on est confiné a la maison
continué a nous faire rêvè
michel
Ici aussi nous sommes en quelque sorte confinés sur notre bateau même si la situation est moins grave qu’en France. En espérant que ça n’explose pas ici non plus…
Merci. Permets de se faire de une bonne idée et de prendre connaissance des bons plans, !🌺