Nous récupérons mon frère Grégoire en revenant mouiller devant Fort de France, après avoir passé quelques jours au mouillage à l’Anse Mitan. Une fois les courses faites en prévision des 15 jours dans l’archipel des Grenadines (mieux vaut prévoir à l’avance), nous faisons découvrir notre chère habitation à mon frère. C’est la première fois qu’il met le pied sur un bateau !(Enfin de cette taille, car il avait passé une après-midi sur un bateau de 6,5m). Une petite visite, l’explication des commodités du bord, et c’est l’heure de prendre notre premier apéro tous ensemble. Et surtout de déballer nos cadeaux de Noël de ma famille ! Grégoire est arrivé avec carrément une hotte sur le dos, et nous sommes bien gâtés.
Aspirateur sans fil, casque audio bluetooth, contrôleur de panneaux solaires, jeux de société, produits de beauté, bijoux, chocolats, accessoires pour la Microsoft Surface, etc.
On a été bien gâté dis donc ! Merci à mes parents à et mes grand-parents, on est bien équipé maintenant !! 🙂
Départ de Martinique au petit matin
Le départ est prévu pour le lendemain matin à l’aube, une grosse navigation nous attend pour rallier Bequia, au nord des Grenadines. Une centaine de milles de prévus. On rassure Grégoire, qui ne s’inquiète pas plus que ça, vu qu’il n’y connaît rien. Mais il a prévu des Mercalm au cas-où !
Le réveil sonne (beaucoup trop) tôt et nous levons l’ancre quasiment avant que le soleil ne se lève. Mon frère se lève aussi, malgré le décalage horaire, et c’est parti ! Nous savons que le vent soufflera fort, comme c’est le cas presque en permanence en cette saison. Début février, les alizés sont bien installés ! Grégoire s’habitue aux mouvements du bateau, on lui apprend au fur et à mesure les termes techniques. C’est marrant, je me revois deux ans en arrière, lors de notre première sortie en mer en Corse, où je posais mille questions, sans m’inquiéter plus que ça des conditions extérieures. Après tout, quand on n’est jamais monté sur un bateau, comment se rendre compte s’il y a beaucoup de vent ou pas pour naviguer ?
Le trajet se passera donc sans encombre, j’assure aussi mes arrières en portant mes bracelets anti-mal de mer. Ça secoue mais sans plus, on est au travers, donc c’est normal que les vagues viennent faire rouler le bateau.
Vers le sud, au large de la Martinique, de Sainte Lucie et de Saint Vincent
Le paysage du sud-ouest de la Martinique enchante Grégoire, qui découvre les Antilles pour la première fois, et ce depuis la mer:) Le vent souffle bien, on sent la différence en arrivant dans le canal entre la Martinique et Sainte Lucie. Manwë file à belle allure, creusant son chemin dans les vagues. Sainte Lucie se rapproche mais nous la passerons bien au large, pour rester sur la route directe vers les Grenadines. On peut admirer néanmoins les deux pitons majestueux au sud de l’île !
Il est temps ensuite de passer le canal entre Sainte Lucie et Saint Vincent. A chaque fois, c’est le même schéma… Sous le vent d’une île, les vagues s’amenuisent, la mer se calme. Le vent baisse, voire même tombe totalement, nous obligeant à avancer au moteur sur quelques milles. Il est dit que pour ne pas ressentir les effets du relief, il faut être à une distance de 10 fois sa hauteur. Ce qui n’est pas notre cas, Sainte Lucie et Saint Vincent étant en plus très montagneuses ! Quand on dépasse l’île et sa protection, on se retrouve directement face aux éléments de l’océan Atlantique. Houle, vagues, alizés, on reprend vite tout dans la figure et dans les voiles. Au moins, ça avance ! Les conditions sont plutôt stables, tant qu’un grain ne nous tombe pas dessus. Or, à l’approche de Saint Vincent, on distingue à peine l’île et son volcan au nord, la Soufrière. Pour cause, il est perdu dans des nuages bien menaçants et bien épais !
Le tout est de bien réagir et de réduire la toile en amont. Ce que Damien hésite toujours à faire, voulant avancer le plus vite jusqu’au dernier moment. C’est moi qui insiste car je n’aime pas prendre de risques. Même si en soi, il n’y a pas beaucoup de dangers non plus ! A peine décidons nous de prendre un deuxième ris dans la grand-voile que le grain nous arrive dessus ! Sans surprise, le vent monte, passant de 25 nœuds établis à des rafales à 30 ! La pluie drue se met à tomber, nous aveuglant presque. Moi, je dis, on aurait du anticiper… Mais bon, ça y est, le génois est à moitié enroulé, on a nos deux ris, on ne peut plus réduire pour l’instant, donc autant prendre la barre et avancer ! De toute manière, la situation ne dure en moyenne seulement une quinzaine de minutes. Ce qui est plutôt frustrant car après, nous arrivons sous Saint Vincent, donc évidemment, tout se casse la figure, vagues et vent…
Arrivée sur Bequia, batocopains et tentative de kitesurf avortée
Un dernier canal à passer et ce sera bon. Il fait nuit maintenant. Grégoire supporte plutôt bien cette traversée pour une première ! Quelques siestes, quelques cachets plus pour prévenir que guérir, un bon plat de pâtes en guise de dîner, tout semble aller bien pour lui:)
Les lumières de Port Elizabeth sur Bequia apparaissent au loin. Il est minuit et cette (longue) navigation est bientôt terminée ! Evidemment, comme par ironie, un grain nous passe dessus au moment où nous arrivons dans la baie. Comme si arriver de nuit n’était pas suffisant… Super, les Caraïbes ! Heureusement, on connaît déjà le mouillage donc on ne devrait pas avoir de difficulté à se trouver une petite place. Le vent souffle quand même bien fort en rafales par ici ! Il faut slaslomer entre les nombreux catamarans déjà ancrés et surtout éviter les orins qu’on aperçoit au dernier moment. Mais quelle idée ces bateaux qui mettent des orins alors que le fond n’a pas de roches ! Je soupçonne que cet usage légèrement abusif sert plus à empêcher un autre voilier de mouiller juste devant son bateau. Pas très correct quand même… Je suis à l’avant avec la lampe torche, le vent nous fait crier pour nous entendre. Quelques équipages surpris, pas encore couchés, sortent la tête de leur bateau pour nous voir et nous surveiller.
Nous retrouvons finalement un emplacement proche de celui que où nous étions quelques semaines plus tôt lors de notre premier passage ici (lien vers ancien article grenadines). Hop, il est temps d’aller se coucher. On se réveille pas trop tard, pour aller faire nos formalités d’entrée en ville (lien vers article formalités). Heureusement d’ailleurs, car c’est pour voir le voilier juste devant nous déraper et se retrouver juste devant notre étrave ! Vite, remonter l’ancre tant bien que mal, dans le vent toujours aussi fort, essayer de ne pas taper le voilier non plus, puis se trouver une nouvelle petite place encore mieux abritée. Grégoire lui, dort toujours.
On a à peine mis la main de fer que deux annexes viennent à notre rencontre ! Jean-François, sur Mojo II, vient nous accueillir et on le retrouve avec un grand sourire. Nous l’avions rencontré , lui et sa femme Florence, au Cap-Vert avant de traverser. Damien nous présente le gars sur l’autre annexe : Edouard, qui navigue sur un First 35, Saturnin, avec sa copine Sonia. Damien les connaît depuis ses régates à Marseille.
Ça nous fait vraiment plaisir de retrouver du monde ! Et surtout, ça nous donne envie de rester quelques jours ici, dans cette magnifique baie. Après avoir fait un stop bref au village pour notre clearance, nous retournons nous baigner en espérant observer les tortues qui nagent entre les bateaux.
On a envie de plonger non ? Surtout qu’elle est à 29° degrés…
Gaz ou pas gaz ?
Damien repart en ville pour tenter de faire remplir nos bouteilles de gaz. Peine perdue ! Nous avons à bord 3 bouteilles : 1 petite camping-gaz universelle et deux bouteilles de 6 kg avec système Click&Go français. Les camping-gaz, aucun problème, il semble possible d’après nos escales qu’on peut les échanger partout. Mais pour les deux autres, c’est beaucoup plus compliqué… Nous avons choisi cette taille par rapport à notre coffre arrière dans le bateau. On avait réussi à en faire remplir une au Cap-Vert (on ne sait pas trop comment le gars avait fait) mais après impossible. On misait tout sur la Martinique, comme c’est français. Eh bien, surprise ! Ils n’ont pas ce système, uniquement des camping-gaz ou des grosses bouteilles de 13 kg. Aie aie aie… Alors on tente à Bequia. Le mec fait la grimace, ça semble compliqué. On lui laisse alors la bouteille, on verra à notre retour après notre petite croisière dans les îles plus au sud. Qui sait ? Il aura peut-être réussi à nous la remplir ! (La seconde s’est évidemment vidée peu de temps après, nous obligeant à passer sur la camping-gaz).
Vers midi, on atterrit sur Saturnin, pas loin de nous au mouillage. Edouard et Sonia nous proposent punch, bière et/ou Ricard. On prend l’apéro, le temps file, on décide de passer sur Manwë pour manger une salade, jouer aux cartes…et bien sûr continuer à boire ! Jean-François et Florence de Mojo II passent en annexe pour tous nous inviter le soir-même pour…l’apéro (encore):)
Journée très productive en soi ! Et soirée très sympathique à bord de Mojo. C’est la détente, plutôt cool aussi de temps en temps de ne rien faire, de juste profiter des gens et de boire un peu (beaucoup). C’est tellement agréable de pouvoir se raconter nos voyages, notre traversée à chacun, nos escales…
Le lendemain matin, c’est avec joie qu’on aperçoit Courlevent ! Aurélie, Olivier et leur petite fille Zélie, viennent d’arriver après avoir remonté les Grenadines. Quel plaisir eux aussi de les retrouver après le Cap-Vert !
Kitesurf ou pas kitesurf ?
Damien prend son matériel de kite et on part tous les trois avec Grégoire à pied de l’autre côté de Bequia, à Friendship Bay. Pas top comme randonnée en fait. Non seulement on ne marche que sur la route, mais en arrivant, l’accès à la plage est presque introuvable. Grosse défaite. Il fait chaud, mon frère et moi on veut juste se poser mais la plage s’avère remplie de sargasses. Et pour couronner le tout, il n’y a pas assez de vent pour le kite !
Dans les terres de l’île de Bequia
Vue sur Friendship Bay
Dépités, on rebrousse chemin pour se poser sur Princess Margaret Beach, juste en face du bateau. Saturnin nous rejoint, on finit par se rendre au bar pour avoir un peu de Wifi. Olivier et Aurélie passent par là, plutôt sympa encore cette après-midi. En tout cas, Grégoire n’est pas dépaysé avec la langue, c’est du français tout le temps !
Trop chou les pontons en face de chaque bar à Port Elizabeth !
Départ pour la suite des Grenadines, mouillage à Canouan
Hors de question de nous éterniser à Bequia, même si on y est bien. Grégoire est là pour un temps limité et on veut en profiter. Je ne veux surtout pas louper les Tobago Cays ! Problème, le vent souffle toujours autant sur les îles. Et ça ne va pas aller en s’arrangeant pour le week-end. Or, le samedi et le dimanche, apparemment les Tobago Cays sont plutôt tranquilles, délaissées par les catamarans de location qui sont là seulement en semaine. On hésite, on check la météo plusieurs fois, et on finit par se lancer ! Advienne que pourra !
Sous trinquette et deux ris, on part pour Canouan. Comme on ne connaît pas les conditions une fois passé l’abri de Bequia (enfin abri…par pour les rafales), on préfère faire un stop sur l’île suivante. Environ 4 heures pour rallier le nord de Canouan et pour mouiller à Rameau Bay. La petite anse est plutôt calme, on ne bouge pas trop et même si on sent de temps en temps quelques rafales de vent, rien à voir avec Bequia finalement. Le paysage est mignon, sans plus si on devient exigeant par rapport à ceux que nous aurons plus tard:)
Une petite plage borde l’anse, devant une végétation sèche. L’intérêt de ce mouillage réside dans ces fonds sous-marins. Autant à Bequia, il n’y a quasiment rien à voir sous l’eau (les tortues y sont timides, difficile de les voir), ici, c’est quasiment un aquarium géant ! Ce qui ravit mon frère, peu habitué déjà à faire du snorkeling. Tous les poissons typiques des Caraïbes se retrouvent ici, on aperçoit même une grosse langouste sous un rocher. Dommage que la pêche soit interdite dans les Grenadines…
Notre prochaine étape, dès le lendemain, correspond au réel but de notre retour dans l’archipel. Enfin surtout pour moi ! J’en rêve depuis un moment après avoir lu plein de choses dessus sur internet. Et nous n’y avions pas été lors de notre remontée depuis Grenade. Alors, il est temps de lever l’ancre pour cette destination magique ! Vous avez deviné ? Bien sûr : les Tobago Cays ! A ne pas manquer sur notre blog !
Coucou.
Ne ratez surtout pas Salt Whistle Bay à Mayreau pour la beauté du site et pour le kite .
Bon vent …et ça ne manque pas en ce moment .
Catamaran VAGABOND
Nous y sommes allés après quelques jours aux Tobago Cays. C’était très joli et on a pu faire du kite (enfin apprendre pour moi) mais le mouillage roulait pas mal par contre ! Pour un monocoque ^^
ah bah le snorkeling en France c’est pas l’idéal en tout cas en Normandie ^^.