Note : Les Grenadines sont un archipel des Petites Antilles. D’un côté, au sud, il y a l’État indépendant de Grenade, qui comprend les îles de Grenade, Carriacou et Petite Martinique (et les îlots entre ces îles). De l’autre côté, au nord, c’est l’État de Saint Vincent, dit Saint Vincent et les Grenadines, qui comprend la grande île de Saint Vincent et toutes les autres de Bequia à Petit Saint Vincent.
On s’en doutait, on l’attendait, eh bien, c’est fait, on a enfin mis les pieds sur une plage paradisiaque, digne des plus belles cartes postales. Île inhabitée, sable blanc, cocotiers, coraux au fond de l’eau, eau à 30°C… Ce magnifique et minuscule îlot, qui est plus une petite langue de sable créée sans doute par l’amoncellement de coraux, porte le doux nom de Sandy Island. De notre périple depuis Tobago, nous avons croisé pour l’instant de splendides paysages : végétation abondante, îles aux reliefs qui se dessinent sur l’horizon, plage de sable blanc ou noir, petites villes nichées dans la verdure. Sandy Island, c’est notre premier mouillage auprès d’une île au ras de l’eau, où seuls les crabes font la loi sur la plage. On a hâte d’en découvrir tellement d’autres de ce type !
Carriacou
Mais revenons à notre départ de Grenade. Nous avons quitté l’île du sud des Grenadines pour remonter vers le nord, hésitant à rallier au plus vite la Martinique pour en finir avec nos travaux (installation de nouveaux panneaux solaires). Mais une étape à Carriacou s’imposait, d’une part, car elle est toute proche de Grenade au nord, d’autre part, car on est encore sur le même territoire. Pas besoin de refaire des papiers donc.
On vise Tyrell Bay, une grande baie protégée à l’ouest de l’île. Le vent souffle fort pour y aller et les grains n’hésitent pas à apparaître en moins de 5 min. Il faut se préparer à tout ! Paré à mettre un ris voire deux dans la grand-voile et à enrouler un peu de génois, on remonte au près jusqu’à la fameuse baie. Une épave à éviter en son milieu et quelques récifs au sud, ça y est, on mouille l’ancre, parmi un grand nombre encore de bateaux. Eh oui, les mouillages protégés font envie ! Protégé des vagues certes, mais pour ce qui est du vent…
Il soufflera bien fort pendant plusieurs jours d’affilée et les grains accompagnés de violentes pluies prennent un malin plaisir à rincer le bateau plusieurs fois par jour (ou par nuit) ! Je me réveillerais plusieurs fois, au bruit de tension de la main de fer ou au sifflement des rafales, pour jeter un œil à l’extérieur afin de vérifier notre position. Damien, lui, ne bouge même pas, c’est dire s’il a maintenant confiance en notre ancre Spade! Juste un plongeon après avoir mouillé pour checker la situation et ça lui suffit, il dort sur ses deux oreilles désormais, quel que soit le vent. Rageant…
Ce n’est pas vraiment la bonne semaine pour être le plus tranquille dans ces îles majestueuses, mais tant pis, il faut bien faire avec les conditions météo.
On profite donc du temps qui passe. Un peu de nage au-dessus de l’épave au beau milieu de la baie, c’est marrant de pouvoir y accéder en snorkeling. On gratte un peu la coque de Manwë, il en a bien besoin le pauvre. Notre anti-fouling premier prix n’a pas vraiment tenu (déjà qu’on en a pas mis beaucoup en épaisseur) et on en voit les conséquences. Règle numéro 1 pour le bateau : il vaut mieux payer cher une fois qu’acheter premier prix, et repayer plus ensuite pour réparer ou recommencer.
On prend le goûter puis l’apéro sur un bateau français voisin, Oukiva, avec à bord une petite famille de deux enfants. On retrouve avec eux l’équipage de Callinago, une autre famille française de trois enfants, que l’on suit de mouillages en mouillages depuis Tobago. On les avait rencontré sur un ponton à La Gomera ! Eric, le capitaine d’Oukiva, viendra voir notre dessalinisateur sur Manwë et nous prêtera aussi de la peinture pour annexe, pour (enfin!) y inscrire notre nom.:)
On se promène aussi un peu à terre, le long de la plage. Chaque petit bar propose du Wifi, qui fonctionne suffisamment bien pour nous permettre de « travailler » un peu sur le blog. Et on se fera plaisir avec un restaurant pizzeria un soir : le Lazy Turtle ! On y débarque juste devant en annexe, le restaurant ayant son petit ponton privé. Une bonne pizza, ça faisait longtemps ! On en cuisine au bateau, certes, mais elles se ressemblent et il manque souvent l’ingrédient essentiel : le fromage.
Le cocktail du restaurant est super bon, la pizza excellente et le dessert qu’on partage ensuite nous régale également, une énorme part de cake au chocolat de Grenade. Bon, les prix sont aussi chers qu’en France, on conçoit bien qu’on arrive dans les îles touristiques. Ah ce n’est plus le Cap-Vert où on mangeait à l’extérieur pour 3€ !
Sandy Island
On part très tôt un matin pour nous rendre sur cette petite île qui nous donne bien envie. Il ne faut pas tarder car on s’y met sur bouées, et il n’y en a pas beaucoup. A peine 4 milles de navigation pour rejoindre la côte sud de Sandy Island depuis Tyrell Bay. Il reste deux trois bouées, ouf !
L’eau est tellement…bleue !
Le vent souffle encore bien fort, mais peu importe, mes yeux restent scotchés sur cette petite plage de sable blanc, digne de toutes mes attentes. A cette heure matinale, personne n’arpente encore la plage, l’endroit est désert et magique.
Ceux qui sont matinaux aussi, ce sont les gardiens du parc. Deux rangers sur une barque nous sautent dessus à peine amarrés, il faut payer la taxe de la bouée. 25 EC$ pour 24h, ça va, ce n’est pas très cher pour profiter de ce petit paradis. Quelques instants plus tard, c’est un pêcheur qui passe, on craque et on lui prend une bonite pour 10EC$, là-aussi très raisonnable.
Puis, enfin, on peut se mettre à l’eau ! Hop, palmes, masque, tuba, c’est parti ! Elle est transparente et nous laisse apercevoir les fonds autour du bateau. Mais pour nager au milieu des poissons, il faut se rendre à la pointe Est de l’île, sur le récif. On croise un énorme barracuda sur le chemin ! Doucement, on s’écarte, on ne veut pas entrer dans le territoire du bonhomme. En ralliant la plage par la suite, on nage au milieu de bancs de minuscules poissons, on ne voit même plus le fond. On se sent porté avec eux, comme si on faisait partie de leur groupe.
On débarque tant bien que mal dans le ressac sur le sable si blanc qu’il en ferait mal aux yeux. On se croirait comme des Robinson Crusoé, ou comme dans Pirates des Caraïbes quand Jack Sparrow et Elisabeth Swan sont abandonnés sur une île déserte.
Note : D’ailleurs, cette île qui a servi pour le film existe bien et se situe apparemment dans les Tobago Cays, où on ira dans quelques semaines!:)
Minuscule lagon d’eau turquoise
Le seul point négatif sur Sandy Island, ce sont les déchets qu’il y a sur l’île. Quelques tables de pique-nique sont disposées sous les cocotiers, et malheureusement, les anciens occupants ont laissés un peu trop de saletés derrière eux…
Nous revenons au bateau pour manger notre poisson frais et repartons l’après-midi sur la plage. Objectif : un peu de sport ! Pendant que je me concentre sur quelques postures de yoga dans ce cadre idéal, Damien tente de sortir son aile de kitesurf. Un Italien fait de même, mais le vent n’est pas de la partie. Trop changeant et un peu trop faible, il permettra seulement à Damien de tirer deux bords avant qu’il abandonne. Pas grave, ce n’est que partie remise dans cet archipel. Les autres endroits propices y sont nombreux.
Pendant ce temps, Manwë attend tranquillement sur sa bouée.
Sauts de puces dans les îles de Saint-Vincent et les Grenadines
Il est temps de repartir et après moult réflexions (après tout, c’est aussi ça un voyage itinérant, on est bien des nomades sur notre petit voilier), on décide de faire quelques stops sur les autres îles des Grenadines en remontant. On optimise en se gardant suffisamment de temps après en Martinique pour installer nos panneaux solaires avant l’arrivée de la famille de Damien.
Mais dans les Grenadines, les îles sont si proches les unes des autres qu’on aperçoit forcément la suivante au loin (sauf lors d’un grain qui passe), et c’est dur de naviguer au large sans s’y arrêter. Au moins, ça nous donnera un avant-goût avant d’y retourner au mois de février. Tant pis pour la clearance et les formalités, il faudra les faire deux fois…
On part donc pour Union, au nord de Carriacou. Là, on peut y faire son entrée dans l’État de Saint-Vincent et les Grenadines. On laisse sur notre route Petite Martinique, à l’est, elle n’est apparemment pas bien protégée pour les bateaux. Petit Saint Vincent, quant à elle, cette petite colline au-dessus de l’eau au nord de Petite Martinique, ne présente aucun intérêt pour nous, c’est une île hôtel privée où tout est payant.
On a quand même profité du coucher du soleil sur Sandy Island pour se prendre un petit Ti-punch…
Pirates des Caraïbes je l’avais dis lol. C’est trop beau, je voudrais y être.