Le gaz, c’est toujours un peu un problème à bord d’un bateau. Coffre à bouteille mal adapté aux tailles standards, bouteille qui rouille, dizaines d’embouts différents, aucun système universel et enfin, certains systèmes français que personne ne veut ou ne peut recharger hors de France… Bref, pas évident !
Note : Cet article évoluera au fur et à mesure de notre avancée autour du monde.
Le coffre dans lequel est stocké la (les) bouteille(s) de gaz doit avoir une évacuation en son point le plus bas vers l’extérieur ou vers le cockpit autovideur, afin d’évacuer le gaz qui pourrait fuir.
Autre point important parmi les préconisations officielles, bien changer le tuyau souple de raccordement de la gazinière à la date limite ! Car en cas d’explosion due au gaz, les assurances vont vérifier que ce dernier n’avait pas expiré et si c’est le cas, vous pourriez ne pas être couvert pour l’accident.
Les solutions possibles
La bouteille de 13 kg standard française
C’est la solution la plus simple, la plus économique et la moins contraignante. Surtout si vous avez un coffre adapté ou que vous en avez aménagé un vous-même. Nous, ce n’est pas le cas, impossible de la faire rentrer dans un coffre sécurisé pour le gaz.
Elle sera remplie à peu près partout dans le monde. Elle vous permet une longue autonomie, le rapport prix/kilo de gaz est le plus avantageux. Son principal inconvénient : elle prend beaucoup de place, donc s’il n’y a pas un coffre adapté, je trouve ça moyen de la laisser traîner sur le pont du bateau. Pour nous, c’était en tout cas hors de question.
La bouteille Campingaz de 3kg
Elle peut être rechargée à priori partout dans le monde elle aussi. Facile à transporter, à stocker, le rapport prix/kilo de gaz est pourtant le plus élevé, la recharge étant en général dans les 15€, parfois beaucoup plus. Les bouteilles sont vendues neuves avec une caution d’une cinquantaine d’euros, ça fait aussi mal à l’achat.
L’avantage : c’est qu’elle peut être rechargée soi-même à partir de plus grosses bouteilles si vous avez tous les embouts nécessaires et un peu de patience. Elles peuvent aussi être utilisées pour les barbecues à gaz si vous bricolez un raccord.
Il est utile d’avoir plusieurs Campingaz à bord surtout si vous fonctionnez seulement avec ce type de bouteilles. Au minimum trois pour faire des rotations sans être stressé par la pénurie de gaz. Nous avons une autonomie d’1 mois environ par bouteille pour une consommation de deux personnes.
Les bouteilles particulières françaises de 6 ou 10 kg telle que la Malice ou la Cube
Elles possèdent un embout « Quick-on », qui n’est utilisé qu’en France. Presque personne n’est capable de vous les remplir sur la boucle Atlantique. Nous avons choisi de prendre 2 bouteilles Malice de 6kg avant de partir de France, pensant pouvoir les recharger aux Antilles françaises. Elles sont assez basses (mais larges) pour rentrer pile poil dans notre coffre arrière, ce qui est un sacré avantage pour notre bateau. De plus, elles permettent une assez bonne autonomie (2 mois à 2 personnes).
Malheureusement, c’est raté, ce type de bouteille n’est pas du tout pris en charge ni en Martinique ni en Guadeloupe ! C’est donc un calvaire à faire recharger, mais nous avons trouvé tout de même quelques endroits sur notre trajet (voir fin de l’article).
Et nous, on a quoi à bord ?
Il y avait à bord lors de l’achat du bateau une bouteille Malice 6 kg et une Campingaz 3 kg.
Afin d’optimiser la taille du coffre bâbord, nous avons repris une Malice de plus. Grâce à des offres sur internet, nous l’avons eu avant notre départ pour 11€ livrée directement sans caution.
Nous sommes donc partis avec 2 bouteille Malice de 6 kg et une Campingaz de secours.
Journal de bord de nos recharges en gaz
- Au Cap-Vert nous avons pu recharger une des deux 6kg, à Palmeira, sur l’île de Sal. Le local qui s’occupait du mouillage s’est acharné pendant 2 jours pour nous la remplir avec ses propres moyens, pour 15€.
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Jusqu’à l’île d’Antigua aux Petites Antilles, nous étions seulement sur la Campingaz faute de pouvoir recharger les deux autres de 6 kg. On avait essayé une recharge d’une de ces deux bouteilles à Bequia, aux Grenadines, mais ils n’avaient pas pu. Nous avons donc racheté une autre Campingaz 3kg au Marin en Martinique pour pouvoir faire plus de rotations. A l’achat, c’était tout de même 70€ ! Quant à la recharge de ces 3kg, ils en demandaient 30€ (pareil en Guadeloupe), ouch 10€ le kilo de gaz ça fait mal…
- A Antigua donc, ouf, nous avons enfin pu recharger nos deux grosses bouteilles en plus d’une des deux Campingaz, nous sommes donc repartis pour un long moment sans souci. Il faut aller à English Harbour, chez Jane’s Yacht Services, les mardi ou jeudi matin avant 10h pour la récupérer le même jour à partir de 16h. Ça revient à environ 16€ par bouteille.
- Au Guatemala, nous avons retenté notre chance sur le Rio Dulce (à la pompe à essence Shell de la marina Nana Juana) pour faire remplir nos bouteilles de 6kg. Peine perdue, on a nous dit non, que ce serait impossible même dans tout le pays ! Mais on a réussi à faire recharger une Campingaz, pour la modique somme de Q35, soit 4€ ! Imbattable !
- Au Panama, nous avons d’abord fait remplir trois bouteilles à Puerto Lindo, dans le restaurant Casa X, ça prend 3 jours et ça ne revient pas très cher. 7$ pour une Campingaz et 10$ pour une 6kg. Puis, on a profité qu’un plaisancier emmène plein de bouteilles de gaz depuis le mouillage de Las Brisas pour les faire remplir à l’usine pour lui filer une Campingaz à remplir, pour 7,5$.
- Aux Marquises, à Hiva Oa, au chantier à sec MMS, on peut faire remplir ses Campingaz pour 500 Fr le kilo.
- Aux Tuamotu, à Fakarava, le Fakarava Yacht Service possède tous les embouts et peut donc remplir tout type de bouteille (dont nos fameuses Malice 6kg) pour 500Fr le kilo de gaz.
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A Tahiti, la Station Service Mobil est à 5 min à pied à droite de la marina Taina. Elle récupère vos bouteilles pour les faire remplir à l’usine. Attention, il faut qu’elles soient complètement non rouillées ! Ils les rapportent ensuite après quelques jours. Ils nous ont remplis une Malice 6kg pour 3940 Fr, dont 500 Fr de prise en charge (un forfait pour la démarche). On réussira une autre fois à faire remplir cette bouteille mais ils ne voulaient rien savoir pour les autres que nous avions à bord, trop rouillées. Et à la fin, ils ne voulaient même plus remplir celle-là… Nous n’avons pas eu d’autres choix que d’acheter une bouteille locale : une Mama en fibre de 5 kg. La recharge est dans les 1700 Fr, avec une caution à l’achat d’au moins 5500 Fr.