Par manque de connaissance et d’expérience en gestion d’électricité à bord d’un bateau et comme l’été dernier en Sardaigne tout se passait bien, j’ai fait l’impasse sur le changement des batteries sur Manwë, malgré les avertissements de mon père. Je me disait que lorsque les batteries commenceraient à faiblir, on les changerai à ce moment-là ! Mais évidemment, ça ne se passe jamais aussi facilement. C’est au milieu de notre traversée entre les Canaries et le Cap-Vert que j’ai réalisé l’état critique de la situation.
En effet, depuis le début de notre voyage, nous subissions quelques désagréments au niveau du frigo, qui ne voulait plus démarrer la nuit. Nous avions du faire recharger le gaz réfrigérant à Minorque et le problème avait alors disparu pendant quelques semaines pour ensuite revenir. Nous avions donc mit ça sur le compte d’une fuite de gaz plus importante que prévu.
Ensuite, nous avons changé notre fusil d’épaule pour admettre que les batteries commençaient un peu à fatiguer après Gibraltar. En effet, suite au séjour au port où nous les avions chargées à fond au quai, tout l’électronique ainsi que le frigo ne posèrent plus de problèmes pendant les deux premiers jours de la traversée vers les Canaries mais le frigo s’est mis ensuite à de nouveau s’arrêter la nuit, faute d’énergie.
Ayant eu plusieurs travaux à faire à Las Palmas de Gran Canaria, nous avons laissé ce problème de côté, pensant que le frigo n’était pas notre priorité avant d’arriver aux Antilles. Comme tout le reste de l’électronique ainsi que le pilote automatique (le plus gourmand en électricité) ne montraient à ce moment absolument pas de signe de problème d’énergie, nous n’avons pas considéré l’état des batteries comme critique, pensions que l’on ne produisait juste pas assez d’énergie avec nos 200W de panneaux solaires.
C’est durant la traversée vers le Cap-Vert, au petit matin du 4ème jour, que le pilote automatique après une alarme batterie faible s’est simplement arrêté, ainsi que tout le reste de l’électronique. Voulant redémarrer le moteur qui possède sa propre batterie, il s’est avéré qu’elle aussi était à plat. Heureusement, le soleil commençait à pointer son nez pour faire fonctionner les panneaux solaires, donc au bout d’une heure à la barre, le moteur a bien voulu redémarrer (ouf!).
Après l’arrivée à l’île de Sal au Cap-Vert, l’évidence était d’attendre d’être à Mindelo (le gros port de l’archipel sur Sao Vincente) pour trouver de quoi remplacer nos deux batteries de service de 180Ah chacune ainsi que la batterie moteur de 85Ah. Au mouillage, nos besoins en énergie sont moindre et normalement les panneaux solaires couvrent nos dépenses. Mais au bout de quelques jours ici, je me rend compte qu’ils ne produisent plus !?! Après vérification ils débitent bien 20V mais une fois connectés, la tension redescend à celles des batteries… J’en déduit qu’elles sont court-circuitées et n’absorbent plus l’énergie fournie par les panneaux solaires. Il faut donc régulièrement faire tourner le moteur au minimum 1h pour pouvoir continuer à utiliser le feu de mouillage et recharger notre ordinateur, nos téléphones ainsi que l’appareil photo. Évidement, on n’utilise plus le frigo, c’est tout une nouvelle organisation qui s’installe à bord. On écourte donc notre séjour sur Boa Vista et sur Sao Nicolau pour remédier au problème à Mindelo.
Moi qui espérait trouver un shipchandler digne de ce nom ici car c’est tout de même un point de passage assez fréquenté avant la traversée de l’Atlantique, eh bien c’est raté ! Le seul présent ici et adossé à la marina est tout petit et ne vend que quelques articles d’accastillage. Il peut passer des commandes mais il faut attendre au moins 5 semaines pour la livraison, autant dire qu’on n’avait pas du tout envie de rester coincé ici tout ce temps !
Du coup, pas le choix dans la technologie des batteries, on prend les classiques au plomb-acide que l’on trouve facilement ici. En effet, pas moyen d’obtenir des batteries au gel ou AGM, ce que je voulais initialement. Elles n’existent pas au Cap-Vert et c’est très dur pour se les faire livrer. On remplace donc nos 2 batteries de servitude par 2 x 200 Ah et notre batterie moteur par une 80 Ah. Le tout pour environ 730€, ouch !!
A peine arrivés en voiture avec les batteries devant la marina (heureusement, ils livraient à la boutique), plusieurs Cap-verdiens en profitent pour nous demander aussitôt de récupérer les anciennes. Du coup, ça sera en échange d’un coup de main pour la manutention de tout ça à bord de Manwë. En effet, les 2 grosses batteries font bien 40kg chacune donc avec Anaïs, on aurait eu bien du mal à les monter dans l’annexe, puis dans le bateau pour enfin sortir les anciennes et redescendre les nouvelles en fond de coffre. C’est donc avec plaisir que l’on accepte l’aide d’un des Cap-verdien, qui repart ravi avec toutes les anciennes batteries. Elles auront une deuxième vie ici, c’est mieux que de le jeter, même si les batteries plomb-acide se recyclent bien (à 100%) comparé aux autres technologies.
Une fois les batteries changées, on retrouve un peu d’autonomie à bord, mais je me rend compte que les panneaux ne fournissent toujours pas de courant ! Mon hypothèse ne tient donc plus, il y a un problème ailleurs… Vous retrouverez la suite de nos aventures sur l’énergie à bord dans un article très prochainement !
Bonjour Damien On vous suit depuis notre rencontre à Minorque fin juillet. Tes Pb de batteries nous en rencontrons tous. La notre a rendu l’âme par surchauffe sur le retour entre Minorque et Marseille… mais il est vrai que ce n’était pas une batterie marine mais feu vert !!!! et avec la tempête sur le retour de l’électrolyte a du se mélanger, du gaz s’échappait et on ne tenait plus la main dessus!! Aussi comme j’envisage pour l’été prochain de faire comme vous, deux panneaux solaires souples d’une puissance totale de 200W avec Controller MPTT, j’attends la suite. Bon courage, bonne réparation et bon vent pour la traversée. Olivier & Valérie
Bonjour à vous,
Merci de nous suivre, c’est sûr que les bateaux demandent beaucoup d’attention! Mais on finit par apprendre à le connaitre de mieux en mieux. Bon courage pour vos travaux. Vous pensez repartir naviguer dans quel coin l’été prochain?
Damien